Présentation

Située au carrefour de nombreux champs de connaissances, l'histoire des arts est un enseignement de culture artistique fondé sur l'approche codisciplinaire, par plusieurs professeurs, des œuvres et des formes créées par des hommes, des femmes ou des groupes humains dans un contexte historique, culturel et géographique donné, mais susceptibles d'avoir au présent des effets intellectuels, spirituels et esthétiques. Cet enseignement donne conscience aux élèves de la façon dont les arts, depuis les temps les plus reculés, constituent un fait anthropologique majeur, une nécessité de toutes les sociétés humaines et une richesse pour tous les individus. Il leur permet de comprendre les œuvres d'art non comme des représentations de la réalité mais comme des interprétations, détournements ou remises en cause de celle-ci.

Pour inscrire les élèves dans la perspective d'une relation autonome aux œuvres et aux formes artistiques qui les ouvre aux autres, l'acquisition d'un corpus de connaissances est indispensable. Celle-ci s'appuie sur une expérience esthétique et sur une démarche de questionnement aussi larges que possible des œuvres et des formes artistiques. L'histoire des arts apprend aux élèves à voir, à entendre, à expérimenter sensiblement ces œuvres et ces formes artistiques, afin de mieux penser le monde qui les entoure et de devenir des citoyens autonomes et critiques dans une société saturée d'images, de sons, et de traces du passé, dont ils seront les dépositaires.

Pour cela, les élèves sont répartis en petits groupes, chacun ayant une responsabilité propre dans le cadre d'un projet de classe. Celui-ci repose sur des visites ou rencontres réalisées à proximité de l'établissement : exposition, visite d'un musée ou bien d'un lieu patrimonial, ou encore d'une institution culturelle, rencontre des acteurs ou des artistes qui y sont associés. Ces rencontres favorisent la découverte de domaines aussi variés que la conservation, la restauration, l'archéologie, la recherche et la diffusion des œuvres, mais aussi la création artistique, l'urbanisme et l'architecture, la scénographie d'exposition ou la muséographie, afin d'éprouver les pratiques de ces professionnels dans les différents domaines artistiques et culturels.

Tenant compte des acquis antérieurs des élèves dans le cadre de la scolarité obligatoire, l'histoire des arts au lycée porte sur les grandes formes d'expression artistique qui constituent le patrimoine et l'actualité artistiques de l'humanité, en France et dans le monde : arts visuels (peinture, sculpture, photographie, estampe, dessin, illustration et bande dessinée, etc.), architecture, design, arts décoratifs, urbanisme et art des jardins, musique, cinéma, danse, arts du spectacle, etc. Elle permet ainsi la constitution d'un ensemble partagé de références artistiques à valeur universelle. Elle favorise également l'éveil d'une sensibilité avertie grâce à la familiarité avec les œuvres et les formes artistiques disponibles concrètement dans l'environnement immédiat de chacun.

Candidature

  • Modalités communes aux enseignements optionnels

Une fois confirmée l'affectation de l'élève au lycée Montesquieu par la DSDEN*, le choix d'un enseignement optionnel s'effectue au moment des inscriptions dans le lycée entre fin juin et début juillet, et seulement à ce moment-là. Il est alors demandé aux élèves intéressés d'indiquer l'enseignement optionnel souhaité sur la fiche d'inscription (sous réserve de places disponibles et/ou d'acceptation de la demande pour certains enseignements).

* À savoir : le choix d'un enseignement optionnel constitue une demande de dérogation de rang 7 « autre motif » (20 points) qui doit être saisie dans l'application AFFELNET par le collège d'origine. Cette demande ne peut être satisfaite que dans la limite des places disponibles, lorsque les élèves relevant du secteur de l'établissement ont tous été affectés. Il est à noter que le nombre de places vacantes est extrêmement restreint.

  • Modalités particulières (conditions d'admission en seconde)

Les élèves affectés fin juin au lycée Montesquieu par les services académiques (procédure Affelnet) et entrant en classe de seconde au lycée Montesquieu en septembre peuvent faire le choix d'un enseignement optionnel. Les options proposées ne peuvent toutefois être ouvertes à plus d'élèves que les capacités d'accueil liées à chacune d'elles. C'est pourquoi chaque dossier d'élève est examiné tous les ans après les inscriptions en présentiel au lycée début juillet lors de commissions d'étude des demandes. Aucun dossier n'est à remettre en amont.

Il suffira de procéder ainsi le jour de l'inscription (début juillet) :

  1. signaler son souhait de choisir une option (il sera alors formulé une demande qui ne vaut pas inscription) en la cochant sur la fiche d'inscription ;
  2. remettre une lettre de motivation écrite au préalable :
    • en français pour les options arts (cinéma-audiovisuel, histoire des arts, théâtre) et biotechnologies,
    • en langue étrangère pour les sections européennes (allemand, anglais, espagnol) ;
  3. y joindre les photocopies des bulletins (deux semestriels ou trois trimestriels).

Fonctionnement

L'enseignement est assuré par une équipe associant des enseignants aux compétences reconnues en histoire des arts et plusieurs partenaires culturels et professionnels : le collectif Arc en rêve centre d'architecture et le musée d'art contemporain de Bordeaux CAPC.

Au-delà de la seconde, tout élève peut suivre un enseignement d'histoire des arts, sans prérequis défini. Au lycée Montesquieu, deux parcours de formation dont le cumul est possible sont proposés : l'enseignement optionnel et l'enseignement de spécialité.

Enseignement optionnel

Classe de seconde

Le programme est organisé autour de deux entrées complémentaires :

  • un projet partenarial à réaliser par les élèves à partir de la fréquentation de lieux ou d'institutions patrimoniaux ou culturels locaux ;
  • un ensemble de foyers chrono-géographiques couvrant différents domaines artistiques.

Les cinq foyers sont étudiés chronologiquement ou non, mais dans les strictes limites géographiques et temporelles définies par le programme. Les objets d'étude abordés sont des œuvres et formes artistiques entretenant entre elles des liens plus ou moins étroits, qui ne sont jamais instrumentalisées en illustration d'une histoire événementielle, politique ou sociale, laquelle peut néanmoins être convoquée à titre contextuel :

  • période 1 : des origines des arts au Ve siècle
    Le Périgord au Paléolithique supérieur, − 35 000 à − 10 000 ; l'Égypte de la XVIIIe dynastie, du XVIe au XIIIe siècle av. J.-C. ; Babylone, du XIIe au VIe siècle av. J.-C. ; la Grèce classique, Ve et IVe siècles av. J.-C. ; la Chine des Han, du IIIe siècle av. J.-C. au IIIe siècle ; la Rome impériale, du Ier siècle av. J.-C. au IIIe siècle ;
  • période 2 : du IVe au XVIe siècle
    Byzance, du IVe au XIIe siècle ; Al-Andalus, du VIIIe au XVe siècle ; Angkor, du IXe au XVe siècle ; une province française, du IXe au XIVe siècle ; le Yucatan, du XIe au XVIe siècle ; Florence, du XIVe au XVIe siècle ; les Flandres, XVe et XVIe siècles ;
  • période 3 : du XVIe au XIXe siècle
    Venise ou Rome, du XVIe au XVIIIe siècle ; le royaume de Bénin, du XVIe au XVIIIe siècle ; les châteaux royaux français, du XVIe au XVIIIe siècle ; l'Inde moghole, du XVIe au XVIIIe siècle ; les Pays-Bas, XVIIe siècle ; l'Allemagne et l'Europe centrale romantiques, du XVIIIe au XIXe siècle ;
  • période 4 : du XIXe au XXe siècle
    L'Afrique du Nord, XIXe siècle ; la vallée de la Seine, 1830-1900 ; le pays dogon (avec points de vue rétrospectifs remontant aux XIVe et XVe siècles) ; les Antilles et/ou la Réunion ; Moscou et Saint-Pétersbourg, 1870-1932 ; Paris, 1905-1937 ; New York, 1945-1970 ;
  • période 5 : depuis 1960
    Londres, 1960-1980 ; Berlin, depuis 1989 ; Dakar ; une capitale régionale française ; Shanghai, depuis 1989 ; Tokyo.

Classe de première

L'enseignement privilégie le contact direct avec les œuvres, dans leur matérialité et leur environnement, afin de favoriser une approche sensible et subjective tout en mettant celle-ci en tension avec le recul de différentes approches et modes d'analyse. Toute interprétation, toute mise en contexte suppose de comprendre comment une œuvre est réalisée d'un point de vue matériel, d'en faire l'expérience concrète et de la décrire. Au cours de l’année scolaire, les élèves doivent étudier de manière approfondie au moins une œuvre d'art visuel originale, non sous forme de reproduction mais devant celle-ci, visiter au moins un bâtiment ou un ensemble architectural, assister au moins à un spectacle ou à un concert.

Les objets d'étude du programme sont définis et renouvelés par publication au bulletin officiel. Ils portent sur un genre, une forme, une pratique, un courant, une tendance ou un mouvement artistiques, définis chronologiquement et géographiquement. Une liste limitée d'œuvres de référence est publiée à titre indicatif, à l'appui du programme limitatif.

Classe terminale

Les professeurs placent au cœur de leur travail le contact direct avec les œeuvres, dans leur matérialité et leur environnement, afin de favoriser une approche sensible et subjective tout en mettant celle-ci en tension avec des analyses historiques, distanciées et plurielles. Comprendre comment une œuvre est réalisée, d'un point de vue matériel, en faire l'expérience concrète et décrire celle-ci seront un précédent nécessaire à toute interprétation et mise en contexte. Les élèves doivent au moins, au cours de l’année scolaire, étudier de manière approfondie une œuvre d'art visuel originale, non sous forme de reproduction mais devant celle-ci, visiter un bâtiment ou un ensemble architectural, assister à un spectacle ou à un concert.

Un programme limitatif est défini et renouvelé par publication au Bulletin officiel, portant sur une thématique de l'histoire des arts, sans limite chronologique, géographique ni de domaine artistique. Quelque corpus que puisse suggérer le programme limitatif, l'équipe pédagogique reste libre du choix de ses exemples et des œuvres mobilisées en tenant compte des ressources de l'établissement et de son environnement. Pour traiter cette question diachronique et transversale, elle privilégie une approche problématique et évite un découpage exclusivement chronologique ou rétro-chronologique des contenus. La question transversale constituant le programme limitatif de l'enseignement optionnel de terminale ne peut pas se confondre avec celle publiée à l'appui de la thématique de spécialité « Objets et enjeux de l'histoire des arts », sans que tout croisement soit pour autant impossible ni interdit.

Enseignement de spécialité

Classe de première

Le programme est organisé autour de deux entrées complémentaires :

  • un projet partenarial à réaliser par les élèves à partir de l'appréhension de lieux ou d'institutions patrimoniaux ou culturels locaux ;
  • un ensemble de thématiques transversales contribuant à construire une culture et une réflexion touchant différents domaines artistiques.

Au cours de l'année scolaire, les élèves doivent étudier de manière approfondie au moins une œuvre d'art visuel originale, non sous forme de reproduction mais devant celle-ci, visiter au moins un bâtiment ou un ensemble architectural et assister au moins à un spectacle ou à un concert.

La composante théorique du programme est organisée en six thèmes, traités séparément, permettant d'explorer les grandes questions liées à la création artistique :

  • les matières, les techniques et les formes : production et reproduction des œuvres uniques ou multiples ;
  • l'artiste : le créateur, individuel, collectif ou anonyme ;
  • les lieux de l'art : musées, institutions, événements ; leur histoire, leur organisation, leurs limites, etc. ;
  • la réception de l'art : commanditaires, critiques, public, postérité ;
  • la valeur économique de l'art : le marché, l'économie, leurs lieux et leurs acteurs ;
  • la circulation des œuvres et les échanges artistiques.

Classe terminale

Les professeurs placent au cœur de leur travail le contact direct avec les œuvres, dans leur matérialité et leur environnement, afin de favoriser une approche sensible et subjective tout en mettant celle-ci en tension avec des analyses historiques, distanciées et plurielles. Comprendre comment une œuvre est réalisée, d'un point de vue matériel, en faire l'expérience concrète et décrire celle-ci seront un précédent nécessaire à toute interprétation et mise en contexte.

Les élèves doivent au moins, au cours de l’année scolaire, étudier de manière approfondie une œuvre d'art visuel originale, non sous forme de reproduction mais devant celle-ci, visiter un bâtiment ou un ensemble architectural, assister à un spectacle ou à un concert. L'enseignant insiste sur les outils méthodologiques disponibles, non pas à travers un propos abstrait mais toujours par l'exemple. Chaque œuvre ou forme artistique peut ainsi être saisie selon cinq modalités :

  • ses conditions concrètes ;
  • son auteur (ou l'anonymat ou le caractère collectif de celui-ci) ;
  • son contexte socio-historique de création (y compris son inscription dans un processus de commande ou de marché) ;
  • sa diffusion et sa circulation (de son apparition à sa situation actuelle) ;
  • sa réception passée et présente (en explicitant la façon dont nos appréciations sont influencées par celles des générations antérieures).

Trois questions limitatives, qui s'inscrivent dans les trois thématiques ci-dessous, sont définies et renouvelées par publication au Bulletin officiel. L'une d'entre elles, au moins, porte sur le XXe ou le XXIe siècle. Le travail mené au titre de ces trois thématiques ne peut toutefois s'arrêter aux bornes strictes du programme limitatif ; l'équipe pédagogique veille à en mettre l'étude en perspective par un choix diversifié de références et d'œuvres supplémentaires et complémentaires :

  • un artiste en son temps ;
  • arts, ville, politique et société ;
  • objets et enjeux de l'histoire des arts.